Espagne - Lire

Plaidoyer pour une démocratie

Marie Torres - 6 janvier 2014
Dans son essai, « Tout ce que l'on croyait solide », Antonio Muñoz Molina revient sur les dérives économiques, politiques et morales qui traversent l’Europe et ravagent l’Espagne. Révélations sur… l’inimaginable.

« Un jour, sans nous en rendre compte, nous avons traversé la frontière qui mène à ce temps d’aujourd’hui et, lorsque nous en avons pris conscience et avons voulu regarder en arrière pour savoir quand s’était fait le passage, nous étions stupéfaits de nous être tant éloignés. C’était un temps où nous croyions vivre dans un pays prospère ».

Comment le monde a pu basculer sans que personne n'ait rien vu ou rien voulu voir ?

Dans son essai, « Tout ce que l’on croyait solide », Antonio Muñoz Molina, né en 1956 en Andalousie, revient sur la crise économique, sociale et morale qui touche l’Europe et plus particulièrement son pays, l’Espagne. Il analyse  les années d’excès, l’époque ou l’Espagne était « le pays où l’on pouvait devenir rapidement millionnaire », selon les dires d’un ministre de l’époque. Il rappelle les années de dépense.

« Almunécar, province de Grenade, projette de construire 34 933 logements plus quatre terrains de golf, passant de 26 000 à 90 000 habitants. (…) Dans ce qu’on a baptisé « le Manhattan de Cullera », à l’embouchure de Turia, s’élèveront 35 gratte-ciel. A Alicante, un promoteur gagne 120 millions d’euros en obtenant la requalification de terrains non constructibles situés en zone humide ».

Comment le monde a pu basculer sans que personne n'ait rien vu ou rien voulu voir ?

Il dénonce notamment le développement des nationalismes régionaux

« Dans l’Espagne hallucinée de toutes ces années, la communication  sur les événements a pris plus d’importance que les événements eux-mêmes, au point qu’il devenait impossible de faire la différence entre un fait réel et ce qu’on appelait un impact médiatique. »

Il lève le voile sur la corruption. Une corruption qu’il dit généralisée. De l’administration à la classe politique en passant par les hautes sphères de la justice. Sans oublier  la famille royale. Et il interroge la responsabilité. Ou du moins les responsabilités. Individuelle et collective.

Alors, comment sauver la démocratie et ses valeurs universelles ? Antonio Muñoz Molina en appelle à un changement radical de mentalité. Il dénonce notamment le développement des nationalismes régionaux en Catalogne, au Pays basque ou encore en Andalousie comme l'un des principaux problèmes de l'Espagne d'aujourd'hui. Pour l’auteur le nationalisme régional ne fédère pas les citoyens au sein d'une démocratie, bien au contraire…

« Tout ce que l’on croyait solide » est un essai passionnant qui se lit comme un roman. Mais, hélas, ce n’est pas une fiction…

Marie Torres
Tout ce que l'on croyait solide
Antonio Muñoz Molina
Editions du Seuil, 2013
21 euros

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