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Enquête à quatre mains sur un crapaud de lune

Marie Torres - 
Elle est aulnaysienne, lui tourangeau. Elle travaille dans le secteur sanitaire et social, lui est technicien à l’INRA. Leur point commun ? L’écriture. Grâce à elle, ils ont échangé. Par courrier puis par e-mails. De cette relation est né un polar. Retour sur une belle aventure.

Micmag : vous vivez dans des régions différentes, vous travaillez dans des secteurs différents, comment vous êtes-vous connus ?

Denis Soubieux
: lors d’une soirée littéraire organisée par Hubert Haddad*, il y a huit ans. Monique écrit des nouvelles, moi aussi. Nous avons sympathisé et  sommes restés en contact.

M : c’est donc l’écriture qui vous a rapprochés ?

Monique Debruxelles
: oui, nous avons commencé à échanger des courriers, d’abord postaux - car je n’avais pas encore Internet ! - puis électroniques. Avec le temps, l’envie m’est venue de tenter "une aventure littéraire" avec Denis. Je le lui ai proposé, demandé et il a accepté !

D.S. : seulement nous ne savions pas où nous allions. Vers une nouvelle ? Un roman fantastique ? Un polar ?

M : vous voulez dire que vous n’aviez pas de plan, de genèse ?

D.S. :
tout à fait, nous sommes partis de rien. Mais Monique a  pensé que la forme épistolaire était la meilleure façon de commencer. Et j’ai écrit la première lettre, celle d’un amnésique qui retrouve un calepin avec des noms et des adresses qui ne lui évoquent rien.

M : la lettre que Pierre Poinsignon adresse à Azella Alaniepse "le hasard des initiales l’ayant située en première place"… Le décor était planté.

M.D. : j’ai, enfin... Azella a répondu. Au fil des courriers, les personnages ont pris de l’épaisseur ; d’autres sont apparus jusqu’au jour où nous nous sommes retrouvés devant une énorme "matière". Qu’allions-nous faire de tout ça ?

D.S. : tout mettre à la poubelle était une solution ! (rires) mais nous avons préféré nous retrouver autour d’une table avec toutes nos lettres. Les personnages étaient là. L’univers dans lequel ils évoluaient -celui des rock stars des années 70- était créé… Bref, l’intrigue se dessinait et nous savions que nous allions vers un polar. Il ne restait plus qu’à structurer toute cette matière en chapitres.

M : et comment vous êtes-vous réparti le travail d’écriture ? Qui a écrit quoi ?

D.S.
: personnellement, c’est une question à laquelle je ne répondrai pas (rires). C’est Monique qui a écrit les meilleures parties.

M.D. : ce qui est amusant, c’est que nous avons tous les deux l’impression que c’est grâce à l’autre que nous avons été jusqu’au bout.

M : comme le roman est constitué de chapitres et que chacun est le "récit", la "voix" ou encore le "regard" d’un personnage, on pourrait penser que vous aviez chacun les vôtres ?

M.D. 
: il y a un peu de ça, même si nous avons travaillé ensemble certains personnages.

M : le roman se lit pourtant comme s’il avait été écrit par une seule personne, il n’y a aucune rupture dans le rythme ou dans le style.

M.D. 
: il y a un gros travail de réécriture qui a été fait par e-mails, dans un premier temps, puis, ensuite, par des lectures à haute voix.

M : outre le fait d’avoir été écrit à 4 mains, ce roman a une autre particularité, à la fin, les lecteurs connaissent toute la vérité sur l’étrange disparition de Jean-Louis Souhanse, alors que les principaux personnages, le commissaire Bannier compris, l’ignorent.

D.S. 
: cette idée nous a beaucoup plu. Le lecteur est spectateur. Il voit et entend tout. Entre eux, les personnages ne se disent pas tout. Ou se mentent. A la fin, peu d’entre eux connaissent toute la vérité. Qu’est-il arrivé à Jean-Louis Souhanse ? Seul…

M.D. : chut ! On ne dévoile pas la fin !

* Ecrivain de langue française, poète, romancier, historien d’art et essayiste français d'origine tunisienne. 


Enquête sur un crapaud de Lune - Monique Debruxelles et Denis Soubieux
Editions Ex-Aequo, 2011



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