Oi Queridos!, spécial I'm going home

Englué dans une marée de blues rockers qui vit le jour en Angleterre au milieu des années 60, Alvin Lee et son groupe, rebaptisé Ten Years After, n'a dû son salut et sa notoriété qu'à une performance mémorable sur la scène du Festival de Woodstock en août 1969. C'est le fameux I'm going home que tout adolescent qui rêve de devenir un jour un guitare héros, se doit d'avoir au moins une fois tenté. Une intro dégainée à cinq cent à l'heure sur une Gibson rouge demi-caisse stickée peace and love, des riffs saccageurs entrecoupés d'une mitraillette de notes pendant près de 10 minutes, un medley de standards du rock'n'roll, quelques cris bien placés, et voilà notre blondinet entré pour toujours dans la légende. 

Peu désireux d'être réduit à un simple virtuose, Alvin Lee quitte le groupe en 1975, après quelques albums plus ou moins réussis, mais qui ne laisseront pas un souvenir impérissable, pour entamer une carrière solo, et marquer de son empreinte un terrain déjà bien occupé par les Rory Gallagher, Peter Frampton, Stevie Winwood et autres Mick Taylor. Ce dernier d'ailleurs le rejoindra plus tard, au moment où justement Ten Years Later deviendra pour un temps le nom choisi pour différencier ses nouveaux acolytes des anciens musiciens de la formation originale, toujours en activité.

Alvin Lee avait enregistré un superbe dernier album en 2012 Still on the road to freedom, mâtiné de blues, de jazz, de country rock et de r'n'b, et devait se produire dans 1 mois à l'Olympia aux côtés d'une autre légende à la crinière blanche, Johnny Winter. Il avait 68 ans.

1969, une grande année pour Alvin Lee, comme en témoigne ce formidable site allemand qui lui est consacré : http://www.alvinlee.de/1969.htm

C'est également en 1969 que le groupe est filmé à Munich en studio, plan fixe, de face. A la caméra, un certain...Wim Wenders. Sur scène, on remarque de suite l'agitation de Leo Lyons à la basse, malheureusement éclipsée par l'excellence de l'homme à la Gibson rouge. Extrait :