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Indochine au Stade de France : un show retro futuriste explosif et féérique

Jean-Christophe Mary - 
Pour célébrer ses 40 ans, Indochine investissait hier soir le Stade de France pour la première date de son « Central Tour » reporté à deux reprises pour les raisons que l’on sait. Un show dantesque auxquelles ont assisté plus de 97 000 personnes à guichets fermés. Retour sur un show exceptionnel.

Pour célébrer ses 40 ans, Indochine investissait hier soir le Stade de France pour la première date de son « Central Tour » reporté à deux reprises pour les raisons que l’on sait. Un show dantesque auxquelles ont assisté plus de 97 000 personnes – record d’affluence battu – à guichets fermés. Retour sur un show d’une classe et d’une densité exceptionnelle.

20 h 30. Les 97 000 fans attendent patiemment sur les pelouses et les gradins. Au milieu du stade, un immense réservoir d’eau, comme on peut en voir sur les gratte ciel New Yorkais, trône au centre d'un plateau de 850 m2, doté de deux avancées latérales entrant dans le public. Un gigantesque écran sphérique de 2 500 m2 équipé de 1 400 panneaux led diffusera bientôt les images du show, entrecoupé d’images du public et de vidéos du groupe. L'ambiance est déjà palpable, électrique et bonne enfant.

Sur scène, Coach Party, un prometteur groupe rock britannique, assure la première partie . Quelque chose de lourd de pesant flotte dans l’air. A 21 h, le stade s'éteint progressivement. L’écran géant diffuse des images d’archives sur les 40 dernières années écoulées, de l’élection de François Mitterrand, le 10 mai 1981 à celle d’Emmanuel Macron avec deux reprises le visage de Greta Thunberg, comme un rappel au réchauffement climatique qui nous menace. Une clameur envahit l’immense arène à ciel ouvert. Tout de noir vêtu, un plastron molletonné sur son tee-shirt, Nicolas Sirkis suivi de ses musiciens, monte sur scène sous un soleil encore haut. Dès Nos célébrations, titre dans lequel Indochine évoque sa longévité et ses victoires en dépit des critiques et des doutes qui ont parfois jalonné leur carrière, le chanteur est dans son élément : la voix est affûtée, le son puissant. L’allure élégante, le corps souple, Nicolas Sirkis semble à l’aise mais reste très concentré.

Évoluant au quatre coins du plateau central, le showman est un entertainer hors pair. On est bluffé de le voir ainsi prendre dans ses filets les 97 000 spectateurs avec une telle facilité, une telle une virtuosité. Qu’il soit derrière un clavier ou une guitare acoustique, il nous envoie ses chansons tantôt comme des brûlots, tantôt comme des caresses. Immédiatement, le public suit, comme soulevé, porté par une vague d’euphorie collective. Ce soir, il n’y a quasiment aucun temps mort. Dans un ronflement de claviers et de guitares gonflées rock, Indochine enchaîne les titres Station 13, Marylin, sans oublier les tubes du passé Miss Paramount, Canary Bay, Tes yeux noirs, 7000 danses.

Le leader d'Indochine profite également de ce show pour en faire une tribune. A plusieurs reprises, il rend hommage aux soignants, médecins, boulangers, éboueurs, mais aussi aux Ukrainiens sans oublier les victimes de harcèlement scolaire à travers d'émouvantes vidéos. Avant d’attaquer Les tzars, l’écran montre un faux JT où Laurent Delahousse annonce une température extrême de... 53 degrés. Un avant goût de l'apocalypse qui s'annonce sur terre. De bout en bout, le show est émaillé de surprises. Tout d’abord, il y a ce duo avec Christine and the Queens sur 3 SEX. Galvanisée par le public, la chanteuse est pleine d’énergie, comme montée sur ressort, elle se donne fond. Autre belle surprise pour les fans de la première heure, l'intervention de Dimitri Bodianski (saxo) sur Dizzidence politik.

Arquebouté derrière son pied de micro, Nicolas Sirkis délivre ses titres les uns après les autres, sans faille aucune. Derrière, le groupe joue de façon sobre et mesurée, ce qui donne au set ce côté magique et intemporel. Car ce show rétro futuriste a un pied dans l’avenir avec cet impressionnant dispositif scénique techno et l'autre dans la tradition avec l'arrivée sur scène de la garde républicaine sur trois titres : J'ai demandé à la lune, La vie est belle, Atomic Sky. Autre belle surprise, ce duo étonnant avec Philippe Jaroussky où la voix du contreténor fait des merveilles sur Collège boy. Quarante cela se fête. Alors les musiciens font durer le plaisir, en bidouillant des effets spéciaux, plongeant certains titres dans une transe electro sur Des fleurs pour Salinger, Kissing my song, Stef II, Drugstar. Si le ton général semble plus apaisé, le groupe explore toujours les méandres du spleen avec pour toile sonore un mélange de sonorités électro aussi riches que subtiles.

De bout en bout, jusqu’au feu d’artifice final tiré au sommet la tour de (45 m de hauteur !) , les titres raisonnent comme de véritables accroche-cœurs. Plus d’une fois, l’écran géant distillant des images vidéos montrera les visages de milliers de spectateurs comblés. Précisons que le light show est ce soir particulièrement bluffant, d’un esthétisme rare. Durant près de 2 h 45, Indochine a envoûté le Stade de France et nous donne rendez-vous… en 2033. On le note.

Jean-Christophe Mary pour www.micmag.net

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