Paris - Dans le royaume des DJ,s le scratch d'un certain mister ClickHélios Molina - 20 novembre 2015 Un sans frontières en pays Catalan ? Cela semble incongru pour un Français de pure souche né dans le 93. Son emblème : un drapeau sans blason qui aurait pour slogan : « no border music ». Son refuge près de Barcelone est un puits de lumière et d'inspiration.
Portrait sobre de DJ Click ![]() Il est arrivé avec sa casquette, son sourire de gentil garçon bien éduqué à l'heure précise au pied du Sacré-Cœur. Aussitôt l’ homme entre dans le vif du sujet, celui d’un certain environnement. Originaire du 93, il aurait pu se donner un genre caillera. Mais pas son style ni son vocabulaire. « Je ne suis pas un bad boy », confie t-il. « Dès l’âge de huit ans, j’animais les boums de famille ou les soirées d'anniversaire. À mes 15 ans, j'ai été attiré par le hip-hop et le break dance et je suis devenu un DJ "scratch jazz". » D’un père dans la marine marchande peu souvent à la maison et d’une mère infirmière, il coule une enfance paisible. Les parents aiment la musique classique et voyagent par passion : « Ils allaient souvent vers les pays de l’Est, à Prague pour trouver des vinyles incroyables. » Une certaine conscience du jeune homme se construit à Londres où il passe plus de trois ans et découvre la photo noir et blanc. Il entre de plain-pied dans le multiculturel de la mégapole. « J’aime les différentes odeurs de cuisine, la diversité de la rue. » Pas l’homme des "dance fashion-floors", plutôt celui des routes imprévues De retour à Paris, il exercera à nouveau mille et un métiers, de livreur à coiffeur ou encore surveillant de nuit. Et en 2001 il franchit le pas avec le groupe UHT (un collectif d’artistes qui se baptise éco-citoyen) sélectionné au Printemps de Bourges. DJ Click, de son vrai nom Benjamin Martin, sans fard ni formules chocs préfère les mots simples. Loin des "dance fashion-floors", il préfère les routes imprévues, façon Kerouac. Il part avec un groupe de musiciens à Mostar (Bosnie-Herzégovine) qui n’est qu’une ville en ruine après la guerre, pour tenter d’apporter quelques notes positives. « Nous étions une quarantaine d’artistes du label lyonnais Jarring Effects dans un bus en très mauvais état. Et sur place nous avons monté un chapiteau. Il fallait encaisser de voir une jeunesse en souffrance, des impacts de balles, des minarets détruits. Je ne connaissais rien de la guerre. » Les aventures se succèdent et l’homme crée son label No Fridge. Son CD Delhi to Sevilla en 2010 a de quoi séduire les vieux routards. Un véritable road movie musical sur les traces des bohémiens charmeurs d’instruments. Car le son vénère du DJ sonne juste du côté des Balkans et du Rajasthan, là où les Tziganes ont tant donné de leur soul, pour exorciser la peur d'être à nouveau chassés des villes. Début novembre, Studio de l'Ermitage à Paris. DJ Click rejoint sur scène René Lacaille (voir son portrait dans nos colonnes), une âme libertaire de 68 ans qui apprécie les pigments électroniques. Les bribes musicales et le relief de ses machines ensorcellent la salle. Le DJ saisit la danse du Réunionnais et le mix s'affiche comme un révélateur (ce produit magique en labo photo qui révélait le noir et blanc et la couleur). Sur scène, les artistes sont emportés dans une spirale de volutes et d'auréoles sonores grâce à la "Click touch" . Le Balkandalucia, un show qui vire de la world au bal popu Depuis trois ans, DJ Click vit en Catalogne, près de Gérone, là-même où les nationalistes rêvent d'une partition différente, d'une séparation, d'une nouvelle frontière. Histoire d’amour oblige, il investit avec sa compagne originaire de Cadix (terre de duende) une ancienne usine en pleine campagne. Du boulot ! Être près de Gérone, c'est vivre dans l'un des fiefs de l'indépendantisme catalan. Mais l’homme tempère : « On dit que le Catalan est radin et têtu et ne lâche rien […] et pourtant c’est une richesse d’être ensemble non ? Avec cette histoire d’indépendance la situation est très bizarre. Mais ce que j’aime ici, c'est que les vieux et les jeunes se mélangent; tout le monde va au resto le week-end ensemble ». Notre DJ savoure cette vie de nomade, même s’il a du mal à décrypter le catalan. Il a monté son studio d'enregistrement dans un espace de rêve. Ici c'est une autre approche musicale. Les « Festas majors », les fêtes populaires, fleurissent aux beaux jours dans tous les villages, toutes les villes et tous les quartiers. Et des beaux jours, les Ibères n'en sont pas avares. L'Espagne, c'est avant tout une joie de vivre sans se soucier de l'avenir. Ce n'est certes pas le grand luxe mais DJ Click se sent à l'aise dans ce climax, proche de celui des Roms. Il est à présent grand instigateur dans un show« Balkandalucia » façon Cliclk. Un genre qui glisse de la world au baloche (bal popu), fiesta populaire oblige. Car le voyage musical d'un sans-frontières ne peut s'arrêter aux tristes limites d’une quelconque étiquette. Hélios Molina pour Micmag.net |
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