Belgique - Portrait-Voyage-Interview Pause design en Belgique avec Aldo BakkerÉlise Barry - 11 mai 2016 Le Néerlandais Aldo Bakker est une figure belle et notoire du design contemporain. Dans l’écrin du Grand-Hornu, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, la Belgique wallonne accueille « Pause », la première rétrospective consacrée à ce créateur contemplatif et patient.
![]() Aperçu de l'univers d'Aldo Bakker–©Philippe de Gobert. Parmi ses sources d’inspiration, Aldo Bakker cite l’architecture et le Japon. Le verbe zen et posé, ce designer, fils d’un couple illustre dans le milieu du design et de la création joaillière, a su tisser les fils de sa propre réussite en prenant son temps. Création de Emmy van Leersum et de Gijs Bakker, concepteurs de bijoux avant-gardistes, Aldo Bakker rassemble ses créations en Belgique wallone, pour sa toute première exposition rétrospective intitulée Pause. Le Centre d’innovation et de design (CID) du Grand-Hornu est l’écrin de cette exposition pionnière, programmée jusqu’au 14 août 2016. L’architecture de l’édifice, bâti entre 1810 et 1830, et la prégnance de la brique valorisent les créations contemporaines et audacieuses. Les objets d’Aldo Bakker, ou plutôt ses « créatures », comme il aime à les appeler, sont présentés tout nus, c’est à dire sans cartel explicatif, dans une salle volumineuse, très haute de plafond et baignée dans l’obscurité. Chaque « créature », trempée dans un halo de lumière, questionne notre curiosité. Un petit dépliant à la disposition du visiteur permet de deviner des objets dont la fonction, bien souvent, échappe au premier coup d’œil. Fuyant les sentiers battus de la formation académique, Aldo Bakker se perçoit comme un « autodidacte », et a reçu ses premières influences des architectes – Enric Miralles, Carlo Scarpa – et de l’architecture. À l’origine de cette fascination, la quête de la forme qui dicte son processus créatif : « J’ai beaucoup appris des livres d’architecture. Ils regorgent de formes. Avant toute création, je vois une apparition de formes qui s’imposent à mon esprit et je décide ensuite d’en faire un objet. » Ledit objet se joue souvent d'une perception spontanée et pressée en suggérant une forme familière au détriment de sa fonction. « Nous essayons toujours de reconnaître quelque chose d’humain ou d’animal dans les objets. C’est notre façon d’entrer en relation avec eux », commente Aldo Bakker. Ainsi sa Vinegar Flask (Flasque à vinaigre-2008) a-t-elle été surnommée “le pingouin“, par sa ressemblance avec le palmipède. Red (Rouge-2008), qui évoque un bol de miso renversé, est en fait un tabouret. Une acception animiste des objets Aldo Bakker a forgé ses gestes patients auprès d'un orfèvre, huit années durant. À la recherche de nouveaux matériaux, il travaille l'or, le cristal, le cuivre, la porcelaine, le bois nervé, la laque urushi. Cette dernière substance, extraite du Rhus Verniciflua plus connu sous le nom d'arbre urushi, est récoltée au Japon. Pays où Aldo Bakker a voyagé deux fois pour parfaire sa technique d’application de cette laque, qui requiert six mois de minutie, et pour exposer ses œuvres à la galerie Sfera de Kyoto. Mais c’est en Europe que son succès est le plus éclatant, surtout en France. « Peut-être mon travail est-il trop proche de la culture japonaise. Les Japonais sont désireux de découvrir des formes d’expression qui leur sont plus étrangères, plus européennes », explique-t-il. Le designer, qui se livre en anglais, qualifie aussi ses créations de « beings », un mot qui désigne des êtres vivants et animés. Une acception des objets familière au shintoïsme japonais imprégné d’animisme. Les créatures d’Aldo Bakker – nombreux objets verseurs, tables, bancs, petit mobilier – sont tout en courbes et en arrondis, et les angles sont rarement perpendiculaires. Leur concentration en une même salle plongée dans le noir engendre des fantasmagories qui déprennent le visiteur de sa temporalité casanière. Et le happent vers un univers futuriste que seuls ces objets connaîtront, conçus en nombre limité pour durer et se renouveler. « J’aime l’idée que ces objets ne s’inscrivent pas seulement dans le moment présent, qu’ils n’existent pas juste pour nous et qu’ils vont durer. Parce qu’ils sont très bien fabriqués, avec une bonne compréhension des matériaux et en préparation étroite avec les artisans. Je leur souhaite de vivre des centaines d’années, et leur fonction aura peut-être changé, mais ils feront toujours sens. » Une longévité que d'aucuns prédisent déjà à l'œuvre d'Aldo Bakker. (Crédit photo/vignette de une : Portrait d'Aldo Bakker ©Erik& Petra Hesmerg) Élise Barry pour www.micmag.net CID - centre d'innovation et de design au Grand-Hornu.
Site du Grand-Hornu : Rue Sainte-Louise 82 B-7301 HornuT : +32 (0) 65 65 21 21 F : +32 (0) 65 61 38 97 Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. www.cid-grand-hornu.be www.grand-hornu.eu www.facebook.com/cidgrandhornu Heures d'ouverture : Tous les jours de 10 heures à 18 heures sauf le lundi. Exposition "Pause" jusqu'au 14 août 2016. |
![]() Quelques tubes qui ont marqué l'année 1966... « Black Is Black » des Bravos, « Summer In The City » des Loving Spoonfull ou encore « Mellow Yellow » de Donovan, Micmag vous propose de découvrir ou redécouvrir quelques uns des tubes qui ont ponctué l'année 1966. Souvenirs, souvenirs... La suite, ici |
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Paris - Jusqu'au 28 septembre 2025
« Le Mur de Berlin. Un Monde divisé »
Cette exposition retrace l’impact de la Guerre froide sur Berlin, une ville déchirée pendant plus de trois décennies. Parmi les pièces exposées, un fragment authentique du Mur de Berlin de plus de 10 mètres et plus de 200 objets originaux issus de 40 institutions internationales illustrent la vie quotidienne en Allemagne de l’Est et de l’Ouest. Une invitation à réfléchir sur les valeurs universelles de liberté, de démocratie et de coexistence. Plus ici.
« Le Mur de Berlin. Un Monde divisé » jusqu'au 28 septembre 2025 à la Cité de l’architecture et du patrimoine Paris 16e |
Le buste de Jim Morrison enfin retrouvé !
Trente-sept ans après sa disparition, le buste de Jim Morrison, couvert de graffitis, a été retrouvé dans le cadre d’une autre enquête. Pour en savoir plus, ici. |
Un biopic sur les Beatles
Paul Mescal (Paul), Barry Keoghan (Ringo), Harris Dickinson (John) et Joseph Quinn (George) incarneront les quatre garçons dans le vent sous la direction de Sam Mende. Un biopic en quatre volets dont le premier sortira en avril 2028. |
La Finlande, pays le plus heureux du monde
Pour la huitième année consécutive, la Finlande a été désignée comme le pays le plus heureux du monde dans le rapport sur le boheur 2025 publié jeudi. La France est loin derrière, au 33e rang. |
Le Printemps des Poètes
Le Printemps des Poètes, dont le thème est la poésie volcanique, se tient du 14 au 31 mars 2025, dans toute la France. Plus d'infos, ici. |
« La France par ses contes »
Grasset lance « La France par ses contes », une collection dédiée aux contes et légendes régionaux. Les premiers paraîtront le 30 avril et concerneront : la Loire, la Normandie, l’Outre-mer et les Pyrénées. La collection comptera 24 ouvrages. |