- Agenda Le Malade Imaginaire à la Comédie Française : une mise en scène crépusculaireJean-Christophe Mary - 28 février 2022 Un mariage arrangé, des amours contrariées, une belle-mère cupide et un bourgeois abusé par des imposteurs, Molière réunit tous les ingrédients d'une comédie réussie. La mise en scène crépusculaire de Claude Stratz est à nouveau à l'affiche de La Comédie Française.
Le Malade imaginaire, dernière œuvre dramatique écrite par Molière, est une comédie-ballet en trois actes et en prose, créée le 10 février 1673 par la Troupe du Roi sur la scène du Palais-Royal à Paris, avec une musique de scène composée par Marc-Antoine Charpentier et des ballets réglés par Pierre Beauchamp. Argan règne sur une cour de médecins mécréants et ignorants qui abusent de ses faiblesses, plus intéressés par l’idée de lui plaire que par sa santé. Ce malade imaginaire est également sous la coupe de sa seconde femme, Béline, affublée d’un notaire calculateur, qui dissimule sous ses soins dévoués l’espoir d’hériter au plus vite. Père tyrannique, l’hypocondriaque fâcheux, obnubilé par ses névroses, souhaite marier sa fille Angélique au neveu de Monsieur Purgon, son fidèle médecin traitant. Mais celle-ci, amoureuse du jeune Cléante, lui résiste au risque d’être envoyée au couvent. L’odieuse marâtre Béline ne fait qu’attiser le conflit. Il faudra l’opiniâtreté et les ruses de la servante Toinette pour que les masques tombent. La sincérité de certains apparaît enfin au grand jour tandis que d’autres, faussaires de l’amour et de la science, sont désavoués. Créée en pleine période de carnaval, la pièce se clôt sur la cérémonie d’intronisation d’Argan dans le corps médical, ultime parodie où Molière retranscrit en « latin de cuisine » les discours prononcés lors des réceptions à la Faculté de médecine de Paris. Excellente surprise que la reprise de cette belle production mis en scène en 2001 par Claude Stratz. Quand Molière écrit Le Malade Imaginaire, il se sait gravement malade. Sa dernière pièce est une comédie où chaque acte termine par une évocation de la mort. On ne s’y trompe pas : des décors aux lumières, des costumes aux masques et prothèses, la vision du metteur en scène est crépusculaire, teintée d’amertume et de mélancolie. Tout est calé sur l’unité de temps du premier acte qui commence en fin d’après midi et se termine aux bougies à la nuit tombante. Ici, il y est autant question de vrai que de faux malade, de vrai ou faux médecin, de vrai ou faux maître de musique, de vraie comédie mais aux accents dramatiques. Si le charlatanisme des médecins est un thème privilégié de l’auteur, c’est la science médicale elle-même qui est attaquée dans cette farce satirique, doublée d’une sombre et lucide méditation sur la peur de la mort. Si on se réfère à la pandémie du covid et la polémique autour des vaccins qui a secoué le monde médical ces deux dernières années, cette œuvre traverse le temps sans prendre de ride. Impérial dans le rôle d’Argan, Guillaume Gallienne réussit un vrai tour de force. On y découvre un étonnant travail d’acteur, à la gestuelle précise, tout en émotion dans cet Argan brisé, amer, au bout du rouleau. Son jeu transpire l’angoisse totale face à la maladie et à la mort, laisse transparaître les frustrations et les rancœurs d’Argan. Du haute de sa Chaise Montauban, cette chaise percée qui répond aux besoins des personnes ayant des difficultés à se déplacer aux toilettes, Argan Gallienne est ce monarque hypocondriaque assis sur son trône qui s'amuse à voir le monde tourner autour de lui. Ses qualités de jeu, cette justesse dans la diction, ce regard étonnant, cette gestuelle précise donne une véritable impulsion au texte de Molière. Alain Lenglet campe de manière sobre le le rôle de Beralde, le frère Argan. Beralde arrive à l’improviste tout juste sorti des effluves d’une nuit de carnaval, encore enivré par la fête. En contradiction avec son frère, Beralde incarne la haine des médecins. La confrontation entre Argan et Béralde oppose deux visons bien tranchées : d'un coté une sacralisation, de l'autre une satire de la médecine. Jean-Christophe Mary pour www.micmag.net
Le malade inmaginaire
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