11-02-2012 15:07:10

Le festival de Clermont-Ferrand du court métrage, expérience brève & intense !

Clermont-Ferrand, capitale auvergnate ne passe pas en France, pour une destination touristique de premier rang aux yeux de bien des Français. Pourtant, elle accueille le festival de courts métrages, l'un des plus importants du monde (+ de 400 films projetés).

Par Suzanne Présumey (Clermont-Ferrand)

Le festival de Clermont-Ferrand est, comme un court métrage, une expérience brève mais intense. Lieu d'invention (avec une catégorie "laboratoire" pour les films expérimentaux en compétition, mais aussi une rétrospective sur le thème des mouches, les films de fin d'étude d'élèves d'écoles de cinéma, ou encore la collection "Décibels" qui articule courts métrages et musique), le festival garde les pieds sur terre et fait tout son possible pour promouvoir le court métrage sur un terrain financier, pour aider des artistes à produire, et ce à travers de multiples actions et malgré la baisse des subventions des collectivités locales et la perte de sponsors privés, comme l'explique d'entrée de jeu Jean-Claude Saurel, président de "Sauve qui peut le court métrage", association organisatrice de l'évènement.

Le programme, étonnamment diversifié, met donc en avant une certaine indépendance, un engagement, et une jeunesse d'esprit et de création. Une série de séances était consacrée aux productions de l'Institut National Supérieur des Arts du spectacle de Bruxelles, et surtout, le panorama "Hoy Cuba" offrait une vision très complète de la jeune production cinématographique cubaine dans tout ce qu'elle a de bouillonnant, coloré, artisanal, parfois violent. Plus de 5 500 personnes se sont rendues à cette rétrospective, dont les temps forts ont été les productions de la célèbre Ecole Internationale de Cinéma et de Télévision de San Antonio de los Baños, fondée notamment par l'écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez et qui fêtait cette année ses 25 ans.

On retiendra Oda a la piña de Laimir Fano Villaescusa, qui fait naître le rythme et la musique des bruits et des couleurs d'une rue cubaine, le très émouvant Cygne au cou noir, cygne au cou blanc de Marcel Beltran, un professeur farfelu et mis à l'écart qui tente de transmettre l'espoir d'un monde meilleur, et aussi Como construir un barco de Susana Barriga, qui ironise sur l'interdiction de construire des bateaux à Cuba à travers le destin d'un village de pêcheurs. L'identité cubaine a également trouvé une place à Clermont-Ferrand dans une magnifique exposition d'affiches de cinéma, signées notamment par Antonio Perez Niko, Eduardo Munoz Bachs, Eladio Rivadulla, mais aussi certaines réalisées par les étudiants de l'Instituto Superior de Diseño de La Havane.

Le festival s'est achevé par la remise de nombreux prix, le plus important ayant été décerné à Guest (L'invitée) de Ga Eun Yoon (Corée du Sud) dans la catégorie internationale. Le choix de ce dernier a surpris la critique, car si le film est remarquablement intelligent et bien joué, il n'est pour autant pas le plus marquant. Heureusement, le public a pu décerner lui aussi son prix, et c'est Curfew (Couvre-feu), l'histoire d'un drogué sur le point de mettre fin à ses jours qui retrouve goût à la vie grâce à sa jeune nièce, qui a emporté leurs suffrages. Rencontre avec le réalisateur, Shawn Christensen, l'une des révélations de ce festival :

Micmag : comment vous est venue l'idée de ce film ?

Shawn Christensen : elle m'est venue il y a quelques années, après que j'ai rencontré une petite fille de 9 ans qui était plus intelligente que moi et que la plupart des adultes que je connais. J'ai trouvé amusante l'idée d'un drogué dépressif qui annule son suicide pour aller garder sa petite nièce prodigue. Mais je n'ai trouvé personne pour diriger le film, et après quelques années d'attente, j'ai décidé de le faire moi-même.

M : aimeriez-vous passer aux longs métrages, ou bien préférez-vous les courts ?

S.C. : j'aimerai passer aux longs métrages, oui. Mais récemment, je suis tombé amoureux du médium qu'est le court métrage, et sur certains plans, je le trouve plus satisfaisant. Le court métrage est une forme plus puissante, car quand on en réalise un, le but n'est pas de vendre des places ou de plaire aux directeurs de studios. Il n'y a pas de règles et on peut prendre plus de risques, faire des choix plus audacieux. Le principal avantage du court est que l'on peut prendre un concept simple, pur, et le mener jusqu'au bout. C'est bien plus dur avec un long métrage, car on doit ajouter des intrigues parallèles qui peuvent parfois ruiner la pureté de l'idée initiale.

M : quels sont vos projets à venir ?

S.C. : j'écris une version longue de Curfew, mais je ne la réaliserai pas tant que je ne suis pas sûr de pouvoir la mener entièrement, du début à la fin. Ce qui m'intéresse en général ce sont les histoires assez sombres, mais où l'amour et l'espoir parviennent à percer.

M : comment avez-vous réagi à votre nomination au "prix du public" ?

S.C.: je n'arrivais pas à y croire. Cela a été un choc. Quand nous mettions au point notre stratégie par rapport aux festivals, celui de Clermont était en haut de la liste à cause de son prestige et de l'influence qu'il a sur d'autres festivals. C'est un baptême du feu, et la compétition est rude - au début nous étions simplement fiers d'y participer.

Si vous regrettez d'avoir manqué cette édition du festival, venez à la suivante, ou rendez-vous ce samedi au Forum des images, à Paris, où des films primés seront projetés. En attendant, découvrez l'univers du court métrage, à travers, par exemple, l'extraordinaire Lift de Marc Isaacs [http://www.youtube.com/watch?v=FJNAvyLCTik] , We have decided not to die de Daniel Askill, ou encore The Eagleman stag de Michael Please [http://www.mikeyplease.co.uk/], un film entièrement réalisé avec du papier.



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