Paris - Rusalka à l’Opéra National de ParisJean-Christophe Mary - 2 février 2019 L’Opéra National de Paris reprend "Rusalka", l’oeuvre d’Antonin Dvorak crée ici en 2001 dans une magnifique mise en espace de Robert Carsen.
Rusalka, créature des eaux, avoue à son père Ondin être amoureuse d'un humain, un prince. Elle fait part de ses sentiments à la lune. Avec l’aide de la sorcière Jezibaba, elle accepte d'être muette en échange d'un amour possible avec le prince. Malheureusement, celui-ci s'intéresse à une princesse étrangère et délaisse Ruslaka. Face à cet amour impossible, la créature aquatique précipitera son amant dans la mort. Poésie et sensualité priment dans cette production de Rusalka, créée pour l’Opéra national de Paris en 2001. Antonín Dvořák, en s’emparant du sujet bien connu de la femme sirène, écrit une musique envoûtante, plongeant le spectateur dans un univers mystérieux et trouble, magnifiquement représenté dans la mise en scène de Robert Carsen. Réalité et surnaturel, terre et eau, humains et êtres immatériels se côtoient dans cet opéra d’un onirisme proche du sublime. Mais la rencontre entre deux mondes n’est jamais sans conséquences : si Rusalka, nymphe fantasmée, en perd la voix, le Prince, trop humain, y perdra la vie. La mise en scène de Robert Carsen nous offre une vision symétrique entre le monde des créatures de l’eau et le monde humain alterne. Grâce à un montage fluide et un changement de plateau brillant, l’histoire se déroule dans une extrême aisance entre réalisme et fantastique onirique. Féerique et somptueuse, la vision du metteur en scène canadien tourne autour de l’initiation amoureuse de l’éclosion du désir et propose une succession d’étonnants tableaux et décors tel ce salon sous marin symétrique où évoluent une naïade d’ondines dans un lac baigné d’un clair de lune. Ce bassin d’eau se transforme comme par magie en une luxueuse chambre princière. Les tableaux baignent dans un nuancier de lumières bleues et violettes, plus féériques les unes que les autres. Les scènes où la sorcière Jezibaba s’admire dans le reflet de la lame de son couteau, se maquille les lèvres du sang de sa victime encore frais où celui où elle apparaît en reflet miroir dans un lit suspendu sont absolument sublimes. Jean-Christophe Mary pour www.micmag.net
Rusalka
Opéra Antonín Dvořák Opéra Bastille Du 29 janvier au 13 février 2019 3h20 avec 2 entractes Langue : Tchèque Surtitrage : Français / Anglais De 15 à 145 euros |
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