- Lire Quelques classiques de la littérature féministeMarie Torres - 8 mars 2019 Chaque année, la Journée de la femme est l'occasion de diverses manifestations colloques, conférences, expositions... Micmag.net vous propose de (re)découvrir quelques romans à l'origine de la libération des femmes...
Une chambre à soi Une chambre à soi de Virginie Woolf, est un grand classique de la littérature anglaise et fait partie des ouvrages incontournables de l’histoire du féminisme. L'auteur livre ses réflexions sur la difficulté d'être une femme et notamment d'avoir une activité intellectuelle et artistique. "Une fille de génie, qui aurait tenté de se servir de son don poétique, aurait été à tel point contrecarrée par les autres, torturée et tiraillée en tous sens par ses propres instincts, qu’elle aurait perdu santé et raison." Elle nous raconte aussi ce qu'était la vie des femmes : interdiction de pénétrer dans une bibliothèque sans être accompagnées d’un homme ou sans autorisation, ou encore, impossibilité de toucher l’argent qu’elles gagnaient. On peine à croire que cet essai a été écrit en 1929 ! Seul remède que Virginia Woolf propose : avoir une chambre à soi pour s’isoler, penser et travailler... Le deuxième sexe Si Le deuxième sexe est une œuvre révolutionnaire, c'est parce que c'est la première fois qu'une féministe, Simone de Beauvoir, parvient à justifier ses positions par des thèses philosophiques et historiques. L'auteur défend les idées suivantes : l’inégalité homme/femme est historiquement et idéologiquement construite. Les femmes doivent reprendre possession de leur destin, non en tant que femme, mais en tant qu’homme comme les autres. Ainsi, la femme ne doit plus être « femme », autrement dit le sexe inférieur, l’Autre, mais un homme. "Affranchir la femme, c'est refuser de l'enfermer dans les rapports qu’elle soutient avec l'homme, mais non les nier ; qu'elle se pose pour soi elle n'en continuera pas moins à exister aussi pour lui : se reconnaissant mutuellement comme sujet chacun demeurera cependant pour l'autre un autre ; la réciprocité de leurs relations ne supprimera pas les miracles qu'engendre la division des êtres humains en deux catégories séparées : le désir, la possession, l'amour, le rêve, l'aventure ; et les mots qui nous émeuvent : donner, conquérir, s'unir, garderont leur sens ; c'est au contraire quand sera aboli l'esclavage d'une moitié de l'humanité et tout le système d'hypocrisie qu'il implique que la « section » de l'humanité révélera son authentique signification et que le couple humain trouvera sa vraie figure. " La femme mystifiée "Lorsque les femmes ne vivront pas seulement à travers leur mari ou leurs enfants, les hommes n’auront plus peur de l’amour ni de la force des femmes et n’auront plus besoin de la faiblesse de l’autre pour être surs de leur propre masculinité." La Femme mystifiée, ouvrage paru en France en 1964, est le fruit d'une longue et minitieuse enquête menée par la journaliste féministe, Betty Friedan, sur le malaise féminin. Elle découvre le spleen de la femme qui, réduite à des corvées ménagères, renonce à ses aspirations intellectuelles, culturelles, artistiques et sexuelles et tait ses frustrations ou plutôt les noie dans les tranquilisants ou l'alcool. La femme n'est plus qu'"une femme au foyer, entourée de son mari, ses enfants, son presse-légumes et sa tondeuse à gazon." C’est cette « mystique féminine » que le livre de Betty Friedan s’attache à déconstruire, appelant les femmes à prendre leurs distances par rapport à ce modèle, analysant les symptômes de leur malaise, l’auteur encourage ses lectrices à prendre leur vie en main et à rejeter résolument la logique de « la biologie comme destin ». La femme gelée Dans La femme gelée, roman autobiographique publié en 1987, Annie Ernaux montre une femme des années 60 dépossédée d'elle-même et de toutes ses aspirations. Elle a 30 ans, elle est professeur, mariée à un cadre et mère de deux enfants, elle vit dans un appartemment agréable et sa vie pourrait être heureuse cependant c'est une femme gelée. Figée au fil des jours entre les courses, le dîner, les enfants, son travail... elle perd sa curiosité, son enthousiame, ses désirs… Elle ne réagit pas et finit par culpabiliser et se renfermer sur elle-même. Et pourtant son mari est plein de théories sur l'égalité des sexes... " Quelque part dans l’armoire dorment des nouvelles, il les a lues, pas mal, tu devrais continuer. Mais oui, il m’encourage, il souhaite que je réussisse au concours de prof, que je me « réalise » comme lui. Dans la conversation, c’est toujours le discours de l’égalité. Quand nous nous sommes rencontrés dans les Alpes, on a parlé ensemble de Dostoïevski et de la révolution algérienne. Il n’a pas la naïveté de croire que le lavage de ses chaussettes me comble de bonheur,il me dit et me répète qu’il a horreur des femmes popotes. Intellectuellement, il est pour ma liberté, il établit des plans d’organisation pour les courses, l’aspirateur, comment me plaindrais-je. Comment lui en voudrais-je aussi quand il prend son air contrit d’enfant bien élevé, le doigt sur la bouche, pour rire, « ma pitchoune, j’ai oublié d’essuyer la vaisselle… » tous les conflits se rapetissent et s’engluent dans la gentillesse du début de la vie commune, dans cette parole enfantine qui nous a curieusement saisis, de ma poule à petit coco, et nous dodine tendrement, innocemment." Marie Torres pour www.micmag.fr
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Photo extraite du film de Mario Grave - S'abonner sur notre canal Youtube pour avoir accès à nos films :
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