- Ciné

The Happy Prince, grandeur et décadence d'Oscar Wilde

Marie Torres - 30 décembre 2018
"The Happy Prince", réalisé et interprété par Rupert Everett, retrace les dernières années de la vie d'Oscar Wilde. Un film qui "dérange" mais reste "crépusculaire est d'une force intense et d'une indéniable beauté" comme l'explique Danielle Guérin, Vice-Présidente de la société Oscar Wilde.

The Happy Prince revient sur les dernières années de la vie d'Oscar Wilde. Le talentueux écrivain et dandy irlandais a brillé durant plusieurs années au sein de la société londonienne. Mais sa passion destructive pour Bosie, Lord Alfred Douglas, l'entraîne sur une pente qui le mènera jusqu'à la prison.

Deux années plus tard, il en ressort malade, ruiné, abandonné par ceux qui l'adulaient. Seul son fidèle ami, Robbie Ross, tente de le sauver de lui-même. Mais peut-on lutter contre le charme vénéneux du jeune Bosie ? Ni la tentation de renouer avec Constance, son épouse, et ses deux enfants, ni le dévouement de Robbie ne l'empêcheront de retomber dans ses griffes. Contraint de fuir de Dieppe à Naples, pour finir par s'installer dans un hôtel parisien, l'esthète abandonne son image de dandy et ne fascine plus que des marginaux et des gamins des rues...

The Happy Prince est un film réalisé et interprété par Ruppert Everett. Everett qui connait parfaitement le monde de Wilde. Everett qui a joué dans Un mari idéal d'Olivier Parker et qui a repris le rôle de Wilde dans la pièce The Judas kiss. Everett enfin qui, comme Wilde, a souffert de son homosexualité... On comprend alors que ce film, The Happy Prince, ne peut être qu'une réussite. Et il l'est sans aucun doute.

Alors pourquoi, dès les premières minutes, ai-je ressenti une sorte de malaise. L'envie de quitter la salle. Peut-être parce que pour moi le personnage un peu bouffi qui s'animait sur l'écran, celui qui buvait, chantait dans une taverne sordide et semblait heureux de sa propre déchéance, ce personnage-là ne pouvait être l'auteur du Portrait de Dorian Gray. Ne pouvait être celui qui, quelques années plus tôt, confiait à André Gide « J'ai mis tout mon génie dans ma vie; je n'ai mis que mon talent dans mon oeuvre. »

Certes le film de Ruppert Everett est un "bon film" mais, pour moi, il met trop l'accent sur un homme condamné et humilié à cause de ses moeurs  et délaisse l'homme de lettres. Le brillant romancier, dramaturge, poète et essayiste qu'était Oscar Wilde avant que la prison et le scandale ne le détruisent. Oui ce film est dérangeant, comme le dit Danielle Guérin, vice-présidente de la Société Oscar Wilde.

"The Happy Prince, le film de Rupert Everett, offre une image dérangeante d'Oscar Wilde, un être perdu, déchu, qui roule dans la fange avec une jouissance désespérée. Une vision très différente de celle donnée par Stephen Fry, pas le moins du monde complaisante, et même choquante pour qui aime Oscar. Mais en même temps ce film crépusculaire est d'une force intense et d'une indéniable beauté. Il y a une grandeur dans cette représentation de la perdition. On n'en sort pas indemne."

A lire aussi :

Sur les traces parisiennes d'Oscar Wilde

Entretien avec Danielle Guérin, Vice-Présidente de la société Oscar Wilde

Société Oscar Wilde

 

Marie Torres pour www.micmag.net
The Happy Prince
Réalisation de Rupert Everett
avec Rupert Everett, Colin Firth, Colin Morgan, Emily Watson.
Sortie le 19 décembre 2018.

  • Facebook
  • Google Bookmarks
  • linkedin
  • Mixx
  • MySpace
  • netvibes
  • Twitter
 

ÉVÉNEMENTS

VINTAGE & COLLECTIONS

You really got me, l'ADN des Kinks

 Sorti en 1964, "You really got me", troisième 45 T des Kinks, connait un succès immédiat. Il était temps, après deux échecs, leur maison de disque projetait de rompre leur contrat. Retour sur un standard incontournable du rock qui a failli ne jamais voir le jour... Lire la suite, ici

SORTIR À PARIS


Paris - jusqu'au 11 janvier 2026
« Le mystère Cléopâtre », jusqu'au 11 janvier 2026 à l'Institut du Monde Arabe.

C'est une exposition entre mythes et histoire sur la célèbre reine d'Egypte que propose l'Institut du Monde Arabe. Son nom et sa légende ont traversé les siècles : Cléopâtre VII a régné sur l'Egypte antique, il y a plus de 2 000 ans. La mythique souveraine de la dynastie des Ptolémées est l'une des figures les plus connues du monde antique, mais la réalité n'étaye pas toujours les nombreuses histoires que l'on raconte sur elle. Lire la suite, ici.

BRÈVES

4e Conférence mondiale pour l'égalité femmes-hommes

Parus accueille les 22 et 23 octobre 2025 les représentants d'une quinzaine de nations pour la 4e Conférence ministérielle des diplomaties féministes qui vise à mettre en place une action mondiale face aux blocages et aux reculs des droits des femmes.

 
Elvis Presley : un nouveau film-concert

Un demi-siècle après la dernière apparition scénique d’Elvis Presley, Baz Luhrmann proposera, en 2026, EPiC: Elvis Presley in Concert, un film-concert inédit rassemblant des images restaurées de la légendaire résidence de Las Vegas en 1970 et de la tournée américaine de 1972

 
L'iran facilite les opérations Transgenre
L'Iran combat le mouvement LGBT dans son pays mais favorise les opérations pour les étrangers qui désirent changer de sexe. Business is business !
 
Une guitare volée aux Stones vient de refaire surface
Une Gibson Les Paul Standard de 1959 volée aux Stones dans les années 1970 vient d’être retrouvée. L’instrument, qui appartenait à Mick Taylor, a été identifié dans une collection de 500 guitares récemment acquise par le Metropolitan Museum of Art de New York.
 
Le buste de Jim Morrison enfin retrouvé !
Trente-sept ans après sa disparition, le buste de Jim Morrison, couvert de graffitis, a été retrouvé dans le cadre d’une autre enquête. Pour en savoir plus, ici.