- Vintage Sympathy for the Devil- Comment et pourquoi un tel succès ?Marie Torres - 31 août 2020 Baudelaire ou Boulgakov ? De qui s'est inspiré Mick Jagger pour écrire "Sympathy for the Devil" : des Fleurs du Mal ou du Maître et Marguerite ? A moins que ce ne soit Lucifer lui-même qui lui ait soufflé les paroles... Retour sur un des plus grands succès des Stones.
![]() « La première fois que j'ai entendu cette chanson c'est quand Mick l'a jouée devant la maison où je vivais dans le Sussex. C'était l'heure du dîner, le soleil se couchait et c'était fantastique.» se souvient Charlie Watts. Car Mick Jagger n'est pas seulement l'auteur des paroles de Sympathy for the Devil, il en est aussi le compositeur. Même si, il est vrai, c'est Keith Richards qui lui a suggéré l'idée d'employer un tempo de samba et de faire appel à un percussionniste africain, Rocky Dijon. Quant aux paroles, dans un entretien accordé au magazine Rolling Stone en 1995, Mick déclare : « Je crois que l'inspiration vient d'une vieille idée de Baudelaire, je crois mais peut-être que je me trompe.» Et, vraisemblablement, il se trompe. Il semble qu'il ait été plutôt inspiré par la lecture du Maître et Marguerite de Boulgakov, version contemporaine du Faust de Goethe. Lecture que lui avait suggérée Marianne Faithfull. En effet, à la fin des années 60, il fut vaguement question que le roman de l'auteur russe fut adapté au cinéma avec, dans le rôle du diable, Mick Jagger. Quoiqu'il en soit, c'est bien le costume de Lucifer que revêt Mick pour nous peindre un tableau quelque peu apocalyptique de notre civilisation. Après avoir évoqué le supplice du Christ, il rappelle l'assassinat des Romanov, la Seconde guerre mondiale, l'assassinat des Kennedy... Les Stones nous entraînent loin des paroles d'amour et de gratitude de leur 45T We Love You. Loin du Summer Love, du Peace and Love... Sympathie for the Devil c'est le triomphe du Mal sur le Bien. Mais si ce morceau est devenu un incontournable du groupe, c'est aussi pour son modèle de composition : les congas, les choeurs, le solo de guitare de Keith qui dira quelques années plus tard : « C'est un titre qui a vu des échanges d'instruments assez inhabituels entre nous : je suis à la basse, Bill Wyman tient les maracas et Charlie Watts va même jusqu'à prêter sa voix au choeur des "wou-wou", tout comme Anita (Pallenberg) et peut-être Marianne (Faithfull). » Keith oublie quand même une personne : Brian Jones. Bien sûr Brian n'était plus que l'ombre de lui-même, bien sûr il était sur le point de se faire virer de ce groupe qu'il, ne l'oublions pas, avait fondé. Bien sûr qu'il allait être retrouvé une année plus tard flottant dans sa piscine... Mais lors de cet enregistrement il était bien présent. A la guitare acoustique et parmi les choeurs. L'enregistrement se fera du 4 au 10 juin 1968. Dans la version initiale, Mick fait référence à JFK « Who killed JFK? ». Mais le 8 juin, Robert Kennedy est à son tour assassiné. Le texte devient « Who killed the Kennedys? » (qui a tué les Kennedy). Autre anecdote : beaucoup pensent, qu'au concert d'Altamont, le 6 décembre 1969, c'est lors de l'interprétation de Sympathy for The Devil que Meredith Hunter a été poignardé par un Hells Angel. C'est faux. C'est pendant Under My Thumb. Enfin, pour conclure, ils sont quelques uns à penser que si, près de 60 ans après leurs débuts, les Stones occupent encore le devant de la scène, c'est certainement parce que, tel Faust, ils ont vendu leur âme au diable. Cela je n'ai pas pu le vérifier... Retrouvez toutes les chroniques sur la petite histoire des grands hits, ici Bibliographie : Rolling Stones La Totale, Philippe Margotin et Jean-Michel Guesdon - Editions Chêne E/P/A Life, Keith Richards - Traduction, Bernard Cohen et Abraham Karachel - Editions Robert Laffont Le Maître et Marguerite, Mikhaïl Boulgakov - Editions Livre de Poche A lire aussi : Wild Thing des Troggs Marie Torres pour www.micmag.net
Sympathy for the Devil
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