La Havane - Reportage

Les artistes cubains nostalgiques d'une époque révolutionnaire ?

Interview Hélios Molina - 
Fidel Castro est décédé le 25 novembre. Les artistes cubains nostalgiques d'une époque révolutionnaire ? Pavel Giroud, cinéaste remarqué dans plusieurs festivals européens, s'exprime librement sur la censure, les conditions de vie, la création à Cuba. Interview exclusive pour Micmag.net

Photo Laura Boza- Pavel Giroud cinéaste.

Micmag.net : Tu as un nom d'origine Française ?

Pavel Giroud : Mes ailleuls arrivent de Haiti fuyant la révoution prônée par Louverture. Il se sont installés dans la zone orientale de l'ïle et créèrent des plantations de café.

M. : La critique internationale t' a surnommé le Truffaut cubain,apprécies-tu la comparaison ?

P.G. : Cela fut à la suite du film "La edad de la peseta". Cela est, je suppose, parce qu'un jeune est l'acteur principal. La critique l'a assimilé au "400 coups". C'est curieux parce que Truffaut ne fut pas un cinéaste qui me laissa à mon jeune âge un bon souvenir. Lorsque je vis ce film très jeune je me suis ennuyé.

M : Y a t'il une réelle production cinématographique cubaine ? Combien de cinéastes se détachent ?

P.G. : Il y a en ce moment une explosion comme partout ailleurs. Les garçons avec leurs caméras amateurs commencent à montrer des choses intéressantes... Il y a un metteur en scène qui se détache. C'est Fernando Perez. Mais ici il n'y a pas de moyens d'avoir une production indépendante. Il y a un potentiel pour développer un cinéma mais il faut dynamiter les chemins étroits par lequel il est passé. Il faut créer de nouvelles autoroutes.

"La censure est aussi celle que tu t'impose , celle qu'établit le pouvoir politique, religieux, les producteurs"

M : Quels sont les acteurs de l'univers cinéma avec lesquels tu aimerais tourner ?

P.G. : Si je te disais que j'aimerais tourner avec Javier Bardem un acteur puissant. mais aussi Sean Penn ou Daniel Day Lewis... J'aimerais toujours avoir l'acteur dont le visage apparaît au moment de l'écriture du scénario. Je trouve stupide d'étirer les yeux de Meryl Streep pour qu'elle ait un rôle de chinoise alors qu'il y a de par ce monde tant de bonnes actrices chinoises.

M : Le cinéma cubain semble être à l'écart de la censure politique... Est un désir politique d'avoir un cinéma cubain ?

P.G. : La censure touche tous les domaines. La censure est aussi celle que tu t'impose , celle qu'établit le pouvoir politique, le pouvoir religieux, le pouvoir des producteurs et cela continue jusqu'à la censure du marché. Je ne crois pas que le ciné cubain soit moins censuré. C'est plutôt que les cinéastes sont plus osés.

M: Fais-tu partie de ces jeunes artistes cubains qui ont voyagé, vu ce qui se passait à l'étranger -  et décidé de retourner malgré les problèmes à Cuba ?

P.G. : Vivre à Cuba c'est difficile. Mais ce fut bien plus difficile pour Tarzan de grandir dans la jungle et de jouer avec de jeunes tigres. Il peut me manquer de l'huile le jour où justement je veux me frire un oeuf. Il peut me manquer aussi l'oeuf. Je peux me laver la tête avec un shampooing qui me provoque des pellicules... une coupure d'électricité peut apparaître en pleine écriture de la phase finale de mon nouveau scénario... mais pour moi c'est plus important d'avoir un espace pour la création. Et cet espace, je l'ai conquis sans être militant communiste, aller dans des marches de combattants. Ici l'on sait ce que je pense parce que je le dis tout le temps. Je ne parle pas à voix basse chez moi ni avec des codes au téléphone... Il y a ceux qui ont écrit leur meilleur ouvrage dans une cellule étroite sans voir la lumière du jour. De plus, connais-tu un cinéaste Cubain qui ait fait une oeuvre remarquable loin de chez lui ?

M : Ton prochain film ?

P.G. : Ce doit être "El acompañante", un scénario qui a eu un prix en 2010. Mais au moment de prendre son envol le projet a capoté. Le producteur idéal n'est pas apparu. J'ai un autre projet qui a pour titre "7 balas" un projet facile à produire. Cette année mon meilleur film s'appelle Roman il a un mois et pèse dix livres.

Propos recueillis par Hélios Molina pour www.micmag.net

-L'interview complète de Pavel

A lire aussi : Cuba, une fourmilière de créateurs


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