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Amérique Latine, la colère des peuples

Marie Torres - 31 octobre 2019
Grèves, manifestations…. Au Chili, en Bolivie, en Equateur ou encore au Pérou, les populations se rebellent. Et si les événements déclencheurs sont différents, ces mouvements ont tous pour point commun : le rejet de l'austérité. une crise économique et/ou politique. Tour d'horizon & vidéo Chili.
"Hay mucho que hacer por la vida, todo no esta perdido aun" Osvaldo Torres

Photo de Carlos Vera Mancilla, le photographe de Reuters

La COP 25 n'aura pas lieu comme prévu à Santiago, du 2 au 13 décembre. Secoué depuis plus de deux semaines par un mouvement de contestation des inégalités sociales, le Président Sebastián Piñera a déclaré préférer "donner la priorité aux Chiliens" plutôt que recevoir le sommet international sur le climat tout comme il renonce à accueillir; les 16 et 17 novembre prochains, l'Apec, Coopération économique Asie-Pacifique.

Chili, pays des inégalités

"Tout a commencé par une manifestation plutôt sympathique des étudiants, suite à l'augmentation du prix du ticket de métro. C'est elle qui a mis le feu aux poudres et en moins de 24 heures, la contestation a pris une ampleur nationale. En fait, c'est une colère et des griefs accumulés depuis près de 40 ans. Tout a sauté d'un coup. Le mouvement a commencé un peu comme celui des Gilets Jaunes en France mais ici il y a beaucoup plus de monde dans la rue", explique Osvaldo Torres, Chilien vivant en France.

Et, cette colère sociale provoquée par l'annonce d'une hausse de 3,75 % du ticket de métro ne s'est pas calmée malgré la suspension de cette mesure. Le paradis néo-libéraliste chilien est-il un mythe ? Le pays est pourtant considéré comme un "modèle" en Amérique Latine avec son taux de pauvreté de 9 % (il est de 26 % au Brésil). Qu'est-ce qui ne va pas ? Les inégalités. Les criantes inégalités. Près de 70 % de la population vit avec environ l'équivalent de 700 euros par mois alors que seules quelques familles se partagent d'immenses fortunes. La vie est très chère et tout est privatisé.

"Entre 1976 et 19 77 tout a violemment changé, nous dit encore Osvaldo, la sécurité sociale tout comme les retraites à points sont devenues privées, l'éducation laïque et gratuite pour tous est aujourd'hui privée et payante".

Un conflit qui a déjà fait vingt personnes morts, dont cinq par l'intervention des forces de sécurité. Plus d'un millier de personnes ont été blessées et des femmes violées. Une mission de l'ONU pour enquêter sur ces cas de violations des droits de l'homme est attendue dans les prochains jours dans le pays.

Bolivie, Equateur, Venezuela, Pérou… même combat

Mais il n'y a pas que le Chili qui est secoué par une vague de contestations. Dans le pays voisin, en Bolivie, on déplore déjà 5 morts suite aux manifestations provoquées par les résultats de l'élection présidentielle du 27 octobre dernier donnant le chef de l'Etat sortant, Evo Morales, vainqueur dès le premier tour.

L'Equateur a lui aussi été secoué par une forte vague de manifestations suite à l'annonce de la hausse du prix de l'essence. Le mouvement qui a duré 12 jours a prit fin grâce au retrait du décret polémique. Le bilan est lourd : huit morts, 1 340 blessés et 1 192 arrestations.

Et , le Venezuela s'enfonce dans une crise économique sans précédent tandis que le Pérou a connu, début octobre, une tentative de destitution politique...

L'Amérique Latine s'embrase et même s'ils paraissent différents, tous ces événements ont deux points communs : la lutte contre l'austérité et le désir des populations de prendre leur destin en main... Et, pour finir sur une note d'espoir, citons le refrain du chant qu'Osvaldo a écrit pour accompagner ses compatriotes "Hay mucho que hacer por la vida, todo no esta perdido aun"....Il y a beaucoup à faire pour la vie, tout n'est pas encore perdu...

Lire aussi :
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Marie Torres pour www.micmag.fr

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