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Le temps passe, les blessures restent...

Marie Torres - 4 janvier 2017
Après « La tristesse du Samouraï », « La maison des chagrins » ou encore « Toutes les vagues de l’océan », le Barcelonais Victor del Arbol revient en force avec un grand roman sur l’identité, les remords, la vengeance mais aussi le pardon et l’amour. Et c’est magnifique, comme toujours !

Il n’y a pas vraiment de « héros » dans cette histoire mais plutôt plusieurs personnages-clé. Des personnages au passé lourd, victimes de pédophile ou de tortures dans les prisons argentines. Parmi eux, l’inspecteur de police Germinal Ibarra. Cinquante-trois ans, marié et père d’un enfant atteint d’une maladie rare, le syndrome de Williams. Ibarra a fait, trois ans plus tôt, la Une de toute la presse espagnole et a même été distingué par sa hiérarchie pour avoir résolu l’affaire Amanda, la « petite disparue de Malaga ». La petite-fille d’un riche industriel.

Mais tout cela est du passé. Depuis, il a été accusé, à juste titre, d’avoir fait justice lui-même. D’avoir fait ce que d’autres auraient dû faire. D’avoir tué, de façon inavouable, l’homoncule, le pédophile responsable de la mort d’Amanda.

« Il dégaina son Beretta et frappa l’homoncule à la tête à coups de crosse. Une, deux, trois, cinq fois consécutives… Mais sa rage ne se calmait pas. Et il continua à frapper avec hargne, comme s’il s’agissait d’une vengeance. Il ne pensait plus à cette fille assassinée. Il pensait à un autre enfant, à un autre lieu, à un autre temps. Un temps lointain, mais qui le tourmentait tous les jours de sa vie. »

Quand le récit débute, Ibarra est sur la route. L’hôpital de La Corogne vient de l’appeler : une femme gravement blessée le demande. Cette femme n’est autre que la mère de la petite fille assassinée quelques années plus tôt. Que lui est-il arrivé ? Pourquoi veut-elle parler à l’inspecteur ? Les réponses sont dans le passé, le passé tout proche de la jeune femme. Et, on y pénètre pour découvrir des personnages marqués par les stigmates de leur histoire : disparition d’un enfant, incendie, troubles mentaux, guerre des Malouines

Et si vous pensez que cette histoire risque d’être complexe ou compliquée, vous vous trompez. Victor del Arbol est, depuis longtemps, passé maître dans l’art de transporter son lecteur entre présent et passé. Sans turbulences. Expert, qu’il est, dans la technique de construire ses histoires, pièce après pièce, comme de grands puzzles ; de négliger aucun de ses personnages et d’introduire dans son récit quelques touches, ça et là, de poésie. De légèreté. Un air de Vivaldi, Bach ou Haendel. Un poème de Juan Gelman ou encore l’évocation furtive de La Montagne magique de Thomas Mann ou de Ulysse de James Joyce… Et Victor del Arbol montre une fois de plus qu'il est l'une des grandes et belles plumes de la littérature contemporaine espagnole.

Le rencontrer...

A lire aussi…


Marie Torres pour www.micmag.fr
La veille de presque tout
Victor del Arbol
Traduction de Claude Bleton
Editions Actes Sud, 4 janvier 2017
22, 50 euros

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